Bedewoha: Vivre � L'Abri Du Monde (French Edition)
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Ce petit livre avait �t� �crit par l'auteur � l'occasion de son jubil� d'argent de pr�trise, et destin� aux proches qui lui avaient fait l'amiti� de c�l�brer cette f�te avec lui. C'est � eux qu'il raconte ces histoires, � eux qu'il confie � d�guster cette brochette d'hommages � ceux qui, � travers le temps, lui auront offert abri en saisons calmes ou refuge en saisons de temp�te et l'auront ainsi pr�par� ou aid� � vivre ces vingt-cinq ann�es. Voil� pour la perspective historique, tr�s locale � vrai dire. Mais ce livre poss�de une deuxi�me perspective, th�orique, qui justifiait largement, � mon sens, sa r��dition et qui me semble d'ailleurs l'enjeu principal, sous-jacent, � ce petit livre de rien du tout . La terre, y lit-on, est d�coup�e en maison o� chaque papa regroupe les siens. Et Benjamin �crit ailleurs: Les hommes ont un probl�me commun: habiter la terre, c'est-�-dire vivre les uns � c�t� des autres. Et ce probl�me, les hommes le r�solvent soit en demandant - ou en offrant - l'hospitalit�; soit en conqu�rant la terre des autres, ce qui revient � annuler le lieu que leurs anc�tres leur ont donn� au monde. De ces deux solutions, l'auteur n'en a pas choisi, une, comme au hasard: il poursuit depuis longtemps maintenant l'approfondissement de celle que ses anc�tres lui ont l�gu�e, celle de ces deux options qu'il consid�re comme propre � l'Afrique, comme sa fa�on � elle de r�gler le probl�me de la mani�re dont les hommes trouvent un abri au coeur du monde et les uns aupr�s des autres. Et cette voie africaine de l'hospitalit�, il nous donne ici de la lire dans une voix qui s'autorise � rappeler aux siens qu'OEdipe n'est pas roi, partout. Par exemple, dans ces pages pleines d'�motion sur Soga: Soga, avec sa fougue qu'on ne pouvait contenir, est l'image des Bass�, h�tes des Akposso. Nous ne saurons jamais ce que notre pr�sence leur a co�t� comme d�rangement. La gr�ce a toujours un prix que quelqu'un paye � notre place. [...] Soga est � nous tous comme la montagne de Dzeti. Nous ne sommes pas ses enfants, nous sommes ses h�tes. Nous ne sommes pas chez nous, nous sommes aupr�s des gens. La formule la plus efficace de la Paix, c'est l'accueil de l'�tranger. La terre est une maison d'h�tes. Heureux ceux qui l'habitent ainsi et la font habiter ainsi. [...] Je t�moigne, pour signaler combien l'hospitalit� est sacr�e et combien elle constitue le ciment social de nos communaut�s. Le jour o� nous l'oublierons, nos anc�tres ne nous le pardonneront pas. Car le jour o� cela sera oubli�, ce sera surtout parce que les anc�tres ont �t� oubli�s (ou tu�s, c'est pareil) et qu'il sera devenu inutile de demander quel anc�tre est venu habiter chez quel autre anc�tre, puisqu'OEdipe leur aura coup� la t�te � tous les deux. C'est s�r alors qu'ils ne pardonneront pas � leurs descendants d'avoir, � ce point, oubli� l'hospitalit�.